Enseignements

Textes fondateurs

Maka Hannya Haramita Shingyo

Hannya Shingyo

Ce texte est le "cœur" des sûtra bouddhistes indiens de la Perfection de Sagesse (prajñâ pâramitâ).

Essence du sutra de la grande sagesse qui permet d'aller au-delà

Le Bodhisattva de la Vraie Liberté, Avalokiteshvara,
Par sa pratique profonde de la Grande Sagesse,
Voit que les cinq agrégats ne sont que vacuité
Et par cette compréhension il aide tous ceux qui souffrent.

Shariputra,
Les phénomènes ne sont pas différents du vide,
Le vide n’est pas différent des phénomènes.
Le phénomène lui-même devient le vide.
Le vide lui-même devient phénomène.
Il en est ainsi de la perception,
Des formations mentales,
De la conscience.

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Shinjinmei

Maître Sosan Kanchi, patriarche de la lignée du zen Soto

Sosan Kanchi

(Seng-ts'an, mort en 606)

Troisième patriarche chinois. Disciple d'Eka et maître de Doshin.

Poème de la foi en l'esprit, de Sosan Kanchi

1. Pratiquer la Voie n’est pas difficile,
Mais il ne faut ni amour, ni haine, ni choix, ni rejet.

2. Il suffit qu’il n’y ait ni amour ni haine,
Pour que la compréhension apparaisse,
Spontanément claire,
Comme la lumière du jour dans une caverne.

3. Au moindre écart
Une distance infinie sépare aussitôt le ciel et la terre.

4. Si vous voulez vérifier par vous-même,
Ne prenez parti ni pour ni contre.

5. La lutte entre la saisie et le rejet,
Voilà la maladie de l’esprit.

6. Si vous ne pouvez pénétrer à la source des choses,
Votre esprit s’épuisera en vain.

7. La Voie est ronde, parfaite, vaste comme le cosmos,
Sans la moindre notion de manque ou d’excédent.

8. En vérité, parce que nous voulons saisir ou rejeter,
La vraie nature des choses nous échappe.

9. Ne poursuivez pas les phénomènes
Ne demeurez pas dans la vacuité.

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Shodoka

Maître Yoka Daichi, patriarche zen

Yoka Daishi

(Yung-chia Hsüan-chüeh, 665-713)

L'un des successeurs du sixième patriarche, Eno (Hui-neng).

Le chant de l’éveil immédiat, de Yoka Daishi

1. Ami ne vois-tu pas
Cet homme de la Voie qui a cessé toute étude et vit sans effort,
N’écartant les illusions ni ne cherchant l’éveil?
La vraie nature de notre ignorance est notre nature de Bouddha,
Notre corps vide et illusoire est le corps de la Loi,
Notre nature propre originelle est le pur Bouddha.
Les nuages des cinq agrégats flottent à la dérive,
Les bulles des trois poisons montent et crèvent à la surface.

2. Quand on constate la réalité des choses, il n’y a plus ni homme ni loi,
Le chemin de l’enfer disparaît.
Si je mens
Qu’on m’arrache la langue!

3. Au moment où l’on s’éveille au zen du Tathagata
Les six paramita et les 10 000 pratiques s’accomplissent parfaitement dans notre corps.
Dans le rêve, on distingue clairement les six destinées
Après l’éveil tout est vide, il n’y a même plus d’univers.

4. Il n’y a ni malheur ni bonheur, ni perte ni gain,
Rien à chercher dans la paix de l’extinction.
Jusqu’à présent la poussière s’est accumulée sur le miroir
Il est temps de lui redonner son éclat.

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Sandokai

Maître Sekito Kisen, patriarche du zen Soto. Peinture de Reikai Vendetti

Sekito Kisen

(Shih-t’ou Hsi-ch’ien, 700-790)

Disciple de Seigen Gyoshi et maître de Yakusan Igen.

Fusion de la différence et de l’identité, de Sekito Kisen

L’esprit du grand sage de l’Inde
S’est transmis intimement d’Ouest en Est.
Les facultés de l’homme sont plus ou moins aiguisées,
Mais la Voie n’a ni patriarche du Nord ni patriarche du Sud.
La source spirituelle brille dans la lumière,
Les effluents coulent dans l’obscurité.
Saisir les phénomènes est illusoire,
Rencontrer l’essence n’est pas encore l’illumination.
Les sens et leurs objets
S’interpénètrent
Et ne s’interpénètrent pas,
S’ils le font il y a rencontre harmonieuse
Sinon chacun reste sur sa position.
L’essence des formes visibles
Varie en qualité comme en aspect,
Le son de la voix change
Selon qu’il exprime la joie ou la souffrance.
Dans l’obscurité
Le haut et le bas se confondent,
Dans la lumière
La pureté et la souillure se distinguent.
Les quatre éléments retournent à leur nature
Comme un enfant retrouve sa mère.
Le feu chauffe, le vent bouge,
L’eau mouille, la terre est solide.
Pour l’œil les visions, pour l’oreille les sons,
Pour le nez les odeurs, pour la langue les saveurs.

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Hokyozanmai

Maître Tozan, patriarche du zen Soto

Tozan Ryokai

(Tung-shan Liang-chieh, 807-869)

Disciple de Ungan Donjo et maître de Ungo Doyo

Le Samadhi du miroir précieux, de Tozan Ryokai

L’enseignement de l’ainsité authentique
Est transmis intimement par les bouddhas et les patriarches.
Il est à vous maintenant,
Préservez-le soigneusement.
Un bol en argent rempli de neige,
Un héron blanc enveloppé par la clarté de la lune.
Ils sont similaires mais non identiques.
Mêlés intimement chacun connaît sa place.
Le vrai sens ne réside pas dans les mots,
Il se manifeste au moment opportun.
Piégés par les mots vous tombez dans un gouffre,
En désaccord avec les mots vous sombrez dans le doute.
Tourner le dos, toucher, ni l’un ni l’autre ne valent,
C’est comme une boule de feu.
Limiter cela à l’aspect littéraire,
C’est le souiller et le ternir.
Minuit est la vraie lumière,
L’aube n’est pas claire.
Cette règle vaut pour toutes choses,
Elle abolit toutes les souffrances.
Bien que cela ne soit pas construit,
Ce n’est pas sans langage.

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Fukanzazengi

Maître Dogen, fondateur du bouddisme zen Soto au Japon

Eihei Dogen

(1200 - 1253)

Disciple de Tendo Nyojo et maître de Konin Ejo.

Guide universel pour une pratique juste de zazen, de Eihei Dogen

La Voie est fondamentalement parfaite. Elle pénètre tout. Comment pourrait-elle dépendre de la pratique et de la réalisation ? Le véhicule du Dharma est libre et dégagé de toute entrave. En quoi l’effort concentré de l’homme est-il nécessaire ? En vérité, le Grand Corps est bien au-delà de la poussière du monde. Qui pourrait croire qu’il existe un moyen de l’épousseter ? Il n’est jamais distinct de quiconque, toujours exactement là où l’on est. À quoi bon aller ici ou là pour pratiquer ? Cependant, s’il y a un fossé, si étroit soit-il, la Voie reste aussi éloignée que le ciel l’est de la terre. Si l’on manifeste la moindre préférence ou la moindre antipathie, l’esprit se perd dans la confusion.

Imaginez une personne qui se flatte de comprendre et qui se fait des illusions sur son propre éveil, entrevoyant la sagesse qui pénètre toutes choses, joint la Voie et clarifie l’âme, et fait naître le désir d’escalader le ciel lui-même. Celle-là a entrepris l’exploration initiale et limitée des zones frontalières mais son action est encore insuffisante sur la Voie vitale de l’émancipation absolue. Ai-je besoin de parler du Bouddha, qui était en possession de la connaissance innée ? On ressent encore l’influence des six années qu’il vécut, assis en lotus dans une immobilité totale. Et Bodhidharma, dont la transmission du sceau jusqu’à nos jours a conservé le souvenir de ses neuf années de méditation devant un mur ? Puisqu’il en était ainsi avec les saints d’autrefois, comment les hommes d’aujourd’hui peuvent-ils se dispenser de négocier la Voie ? Vous devez en conséquence abandonner une pratique fondée sur la compréhension intellectuelle courant après les mots et vous en tenant à la lettre. Vous devez apprendre le demi-tour qui dirige votre lumière vers l’intérieur pour illuminer votre vraie nature. Le corps et l’esprit d’eux-mêmes s’effaceront, et votre visage originel apparaîtra. Si vous voulez atteindre l’éveil, vous devez pratiquer l’éveil sans tarder.

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Kusen

Le kusen est l’enseignement oral donné par le maître pendant zazen.

Kusen de Ludger Tenryû Tenbreul

« Quand on est assis en Zazen, la tension juste de la posture est la chose la plus importante. La tension juste de la posture est en relation avec la respiration. Une inspiration et une expiration naturelles (…) »

Kusen de Ludger Tenryû Tenbreul

Kusen de Luc Boussard

« Pendant cette journée de zazen, l’enseignement s’appuiera sur le Shodoka.  Je reparle de la strophe 48 (…) »

Kusen de Luc Boussard

Kusen de Raphaël Dôkô Triet

« Le célèbre poète Bassho, lors de son voyage à travers le Japon, alors qu’il passait devant la montagne de Eihei-ji, évoque Maître Dogen  (…)  »

Kusen de Raphaël Dôkô Triet

Teisho

Le teisho est un enseignement oral donné en dehors de zazen

Teisho de Françoise Kosen Laurent

« J’ai préparé un teicho, un moment d’enseignement, sur un texte de maître Dogen, une partie de ce texte qui s’appelle le Gakudoyojin-Shu, la traduction étant « Recueil de l’application de l’esprit à l’étude de la voie« . (…) »

Teisho de Françoise Kosen Laurent

Textes pour le confinement

Quatre poèmes de Ryokan, moine zen japonais du 18ème siècle

Publié le mercredi 29 avril 2020par Hélène Eiren Rigodanzo

je ferme les yeux, mille montagnes au crépuscule

je me vide des dix mille pensées du monde des hommes

seul, assis sur un coussin en jonc,

silencieux face à la fenêtre vide

l’encens brûle dans la longue nuit noire

sur ma robe mince, la rosée blanche, dense

quand j’ai fini de méditer je vais marcher dans la cour

la lune monte sur le plus haut pic

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Maître Deshimaru : Comment pratiquer seul ?

Publié le mercredi 22 avril 2020par Hélène Eiren Rigodanzo

Question : Comment pratiquer zazen lorsque les circonstances font que nous demeurons loin du dojo et du maître ? Quelle est la meilleure méthode lorsqu’on pratique seul ?

Réponse de Maître Deshimaru : C’est en effet une question importante. Il est certain que pratiquer zazen seul est beaucoup plus ardu. L’atmosphère du dojo créée par la présence du maître et des disciples est une aide précieuse pour la concentration. Mon maître disait souvent que lorsqu’il devait faire zazen seul, sans ses disciples, cela lui était plus difficile.

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Les anti-corps

Publié le mercredi 22 avril 2020par Hélène Eiren Rigodanzo

ENTRETIEN AVEC ALEJANDRO JODOROWSKI

Parution dans le journal Zen (Association Zen d’Europe) en 1978.

Zen : Alejandro Jodorowski, l’importance de la recherche spirituelle transparaît dans chacune de vos œuvres, aussi je voudrais vous demander ce que représentent pour vous les films que vous avez tournés et ce que vous voulez faire passer au public.

A. Jodorowski : J’ai fait 3 films qui sont en fait un même film, et celui que je prépare actuellement est une continuation des précédents.

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Le vieux sentier recouvert de mousse

Publié le mardi 21 avril 2020par Bruno Kaiho Peslerbe

Etienne Zeisler (1946-1990), moine zen est l’un des tout premiers disciples de Maître Deshimaru dont il fût le traducteur. Le texte qui suit est un extrait des kusen qu’il fit au temple de La Gendronnière à  partir du poème de Maître Wanshi « Le chant de l’illumination silencieuse ».

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Documents audio et video

Démonstration de zazen et de kinhin par Maître Deshimaru

Posture de zazen, méthode et précautions par André Reitai Lemort

La voie du zen et zazen, par Luc Boussard

« (…) Le zen c’est surtout un accomplissement de l’être humain. C’est quelque chose de complètement universel – ce n’est pas du tout quelque chose de spécial, d’exotique, de japonais, de chinois ou de quoi que ce soit : c’est quelque chose qui convient à tout le monde, et notamment à notre époque de grand désarroi. (…) »

Interview avec Philippe Coupey – part 1

Philippe Coupey est un maître zen qui fut un proche disciple de Maître Deshimaru.

Interview avec Philippe Coupey – part 2

Maître Deshimaru avec des amis

En 1971, au Japon.