Le zen

Le zen est une branche du bouddhisme mahayana dont l’essence est la pratique de la méditation assise silencieuse zazen.

Dans la tradition philosophique occidentale, une méditation est une activité intellectuelle visant à produire un discours, un raisonnement élucidant des concepts – cf les Méditations métaphysiques de Descartes. On médite ainsi sur Dieu, l’âme, le beau, la justice, la vérité etc. Dans le langage courant, méditer sur quelque chose devient synonyme de « réfléchir à quelque chose », « penser profondément à quelque chose ». Or il ne s’agit pas de cela dans la méditation zen. En effet, on ne cherche pas à clarifier des concepts, à tenir un raisonnement. Ce n’est pas une activité intellectuelle mobilisant la logique et le langage.

Dans la méditation zen, l’esprit est essentiellement concentré sur le corps et sur la respiration. Les pensées qui remontent de l’inconscient sont observées comme des nuages qui passent dans le ciel, sans les poursuivre ni les rejeter.

Le zen ne repose sur aucun dogme ni sur aucune idéologie. La seule connaissance des textes ne permet pas de comprendre le zen.
Le zen est une pratique-réalisation, zazen, qui ouvre l’accès direct à la connaissance intime de soi-même.

Cette pratique nous a été transmise en dehors des écritures, de maître à disciple, de personne à personne.

Pour le pratiquant de la voie du zen, zazen marque de son empreinte tous les moments de la vie quotidienne. Son énergie s’exprime à chaque instant pour respirer, marcher, dormir, manger, travailler, penser, en harmonie avec les autres et l’environnement.

Le zen remonte à l’expérience du Bouddha Shakyamuni qui réalisa l’éveil dans la posture de dhyana (zazen), en Inde au Vle siècle av. J.-C.

Cette expérience s’est depuis transmise de façon ininterrompue, de maître à disciple, formant ainsi la lignée du zen.

Après une implantation de près de mille ans en Inde, le moine Bodhidharma apporta cet enseignement en Chine, au Ve siècle après J.-C.
Le zen, sous le nom de Ch’an, connut alors un grand épanouissement dans ce pays, y trouvant un terrain favorable à son développement.

C’est surtout pendant cette période que le zen affirma son originalité et la pureté de sa pratique.
Au Xllle siècle, le moine japonais Dogen, après un séjour en Chine, apporta le zen au Japon.
Fondateur de l’école zen Sôtô, Maître Dogen est considéré comme l’un des plus grands philosophes du bouddhisme. Le zen influencera profondément toute la culture japonaise ; plus de 20.000 temples témoignent aujourd’hui de ce rayonnement.

Au XXe siècle, l’Occident commença à s’intéresser à l’aspect philosophique du zen, alors qu’à la même époque, au Japon, Maître Kodo Sawaki donnait une nouvelle impulsion à la pratique, très affaiblie.
A la mort de Kodo Sawaki, son successeur, Taisen Deshimaru, vint en France apporter à l’Occident l’essence de cet enseignement, à l’instar de Bodhidharma se rendant en Chine mille cinq cents ans auparavant.

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